- cassandrelieng4
Récit de rando : Monts d'Olmes et Etang d'Appy
Mars 2020 - Pyrénées en Van - Post confinement

Plongez au coeur d'un récit très personnel de ma randonnée aux Monts d'Olmes :
« Je marchais en silence sur ce versant depuis plus d’une heure. Me maudissant d’avoir proposé une randonnée « plus dure » pour se mettre un peu au défi, je voyais bien que la difficulté me sapait le moral. Certes, le paysage dans mon dos était magnifique. Des kilomètres et des kilomètres de vue sur les terres Ariégeoises et Lauragaises. Le ciel était assez dégagé pour nous offrir le plus beau panorama des Monts d’Olmes. Ah, oui ! Mais cette grimpée que je trouvais si dure m’empêchait de profiter allègrement de celui-ci !
À bout de souffle, je ruminais sous le soleil de plomb. J’éclipsais même le chant des oiseaux. Je ne voyais que mes pieds déraper sur les graviers, je les entendais crisser sous mes pas. Baptiste était plus loin et il n’avait pas l’air en grande difficulté, ce qui m’agaçait encore plus. Afin de le rattraper, je ne m’accordais aucune pause.
_ Cela te dérange si je prends de l’avance ? J’ai envie d’avancer et de me mettre un peu au défi. Je t’attends en haut !
Je marmonnais une réponse vague pour lui dire de ne pas s’occuper de moi. De toute façon, moi aussi j’atteindrais le col. A combien de degrés était cette fichue pente ? Dire que l’hiver, des skieurs prenaient plaisir à la dévaler comme des fous alors que moi je m’éreintais à la monter… Non initiée au sport de glisse, je n’avais pas l’habitude de fréquenter les stations de ski. Celle-ci me paraissait quand même bien étrange. Petite et déserte, elle semblait à l’abandon. J’avais du mal à superposer l’activité intense du tourisme hivernal et l’absence de vie en cette saison printanière. Peut-être était-ce à cause de la pandémie actuelle ?
A force de divaguer, j’atteignais moi aussi le Col de Cadène. Baptiste était là, tout sourire. « Je t’ai attendu pour voir la vue de l’autre coté ! ». Touchée par sa délicatesse, je m’arrêtais enfin pour admirer tout le trajet parcouru depuis notre départ. Je laissais mon regard glisser sur la pente, dévalant la piste de ski que nous avions grimpée, sur le parking où était garé le van, sur la plaine en contrebas et enfin sur l’horizon.
_ Regarde cette masse noire là-bas, dis-je en pointant du doigt. C’est la Montagne Noire ! C’est fou non ?
Il acquiesça en silence.
_ La vue est encore plus belle de ce coté ! Dis une voix derrière nous. Une randonneuse était là aussi, avec sa fille. Nous les avions vues au loin escalader la piste. Je me retournais pour voir la personne qui nous avait interpelé quand j’aperçue l’horizon au sud.
Je m’exclamais avant de me cacher les yeux de mes mains. Cette ascension, si dure soit-elle, en valait vraiment la peine. Je regardais à nouveau le paysage qui se dressait devant moi. Une chaine infinie de montagnes s’étendait à l’horizon. De gauche à droite, les sommets enneigés pointaient leurs pics en direction des cieux. Le versant sud des Monts d’Olmes était verdoyant et vallonné, et en contre bas, la vallée d’Aston baignait paisiblement au soleil. Cette immensité me subjuga. Telle une exploratrice, j’eu l’impression que nous étions privilégiés, heureux et chanceux de pouvoir profiter d’un panorama exceptionnel.
Après ces mois de confinement, je me sentais enfin libre. Libre et minuscule."

